Les échantillons d'urine et de sang prélevés dans le cadre des contrôles antidopage ne peuvent être analysés que par un laboratoire accrédité par l'AMA. En Suisse, il s’agit du Laboratoire suisse d’Analyse du Dopage (LAD). C’est dans ce laboratoire que Swiss Sport Integrity Suisse fait analyser la plupart des échantillons. Après réception des échantillons, le laboratoire vérifie leur intégrité et procède à leur analyse conformément aux dispositions détaillées de l'AMA. Le laboratoire ne connaît jamais l'identité des personnes sur lesquelles les échantillons ont été prélevés.
Preuve directe
Au laboratoire, les échantillons d'urine et de sang sont testés à l'aide de différentes méthodes d'analyse pour dépister les substances interdites. Un résultat d'analyse anormal («Adverse analytical finding, AAF») est communément appelé «échantillon positif». C'est le cas lorsqu'une ou plusieurs substances interdites selon la Liste des interdictions (ou leurs produits de transformation, appelés «métabolites») sont détectées.
Les règles actuelles permettent aux organisations antidopage de conserver les échantillons pendant une période maximale de 10 ans et de les soumettre à de nouvelles analyses à une date ultérieure en utilisant des procédures perfectionnées ou nouvelles.
Preuve indirecte (passeport biologique de l’athlète)
Processus de dépistage et d'identification
Les laboratoires analysent les échantillons d'urine et de sang pour dépister des substances dopantes à l'aide de diverses méthodes d’analyse réparties en procédures de dépistage (screening) et d'identification. Dans un premier temps, on procède à des tests généraux (dépistage). Si les résultats ne sont pas clairement négatifs, on fait alors des tests ciblés. On entend par «échantillon positif» la détection d'une ou de plusieurs substances interdites (principes actifs interdits ou leurs produits de transformation, appelés métabolites).
Les substances dopantes les plus fréquemment détectées dans le monde sont les stéroïdes anabolisants, les stimulants et les cannabinoïdes. Ces substances sont principalement détectées par chromatographie à gaz et, ensuite, par spectrométrie de masse. Un procédé chromatographique permet de séparer les composés chimiques individuels des mélanges (chromatographie à gaz GC, chromatographie liquide LC). Suit alors l'identification par spectrométrie de masse (SM). Le spectre de masse d'une substance donnée est unique et est, de ce fait, comparable à celui d'une empreinte digitale humaine. En plus du spectre de masse, d'autres méthodes (immunologiques, par ex.) sont utilisées pour identifier les différentes substances.
Les droits des athlètes concernant l’analyse
Les athlètes ont les droits suivants lors de l’analyse d’un échantillon:
- droit d’être informés sur le résultat d’analyse de l’échantillon A
- droit d’être présents lorsque l’échantillon est réparti
- si l'échantillon A est positif, droit de demander l'analyse de l'échantillon B dans le délai imparti (faute de quoi le résultat de l'analyse de l'échantillon A est considéré comme définitif)
- droit d’être présents lorsque l’échantillon B est ouvert et analysé
- droit d’être accompagnés d’un spécialiste de leur choix lorsque l’échantillon B est analysé dans le laboratoire
- droit de demander des copies de la documentation du laboratoire rélatives aux échantillons A et B
De plus amples informations sur les différentes méthodes d'analyse sont disponibles en allemand auprès de la Haute école de sport de Cologne: Deutschen Sporthochschule Köln.