Antidoping Suisse s'attend à la suspension des athlètes russes

Dans une interview accordée au New York Times le 12 mai 2016, l’ancien directeur du laboratoire antidopage russe, le docteur Grigory Rodchenkov, décrit un système sophistiqué, soutenu par l’État, qui permettait de manipuler les échantillons. Pendant les Jeux olympiques d’hiver 2014 à Sotchi, des contrôles antidopage auraient ainsi été échangés pendant la nuit. Des douzaines d’athlètes russes dopés ont ainsi également pu participer aux compétitions durant les Jeux, et ce en toute impunité. Parmi ces sportifs, il n'y aurait pas moins de 15 médaillés, hommes et femmes. Le docteur Rodchenkov aurait par ailleurs utilisé ses connaissances en tant que chef de laboratoire pour préparer un cocktail d’anabolisants et le remettre aux athlètes, afin que ceux-ci puissent mieux supporter l’intensité des entraînements et récupérer plus rapidement. Ces déclarations n’ont pas pu être vérifiées par le New York Times.

Antidoping Suisse est consternée face à ces dernières révélations. « Après toutes les révélations faites jusqu’ici concernant l’usage de produits dopants en Russie, ce possible dopage à l’échelle étatique est toutefois d’une toute autre qualité », déclare Matthias Kamber, directeur d’Antidoping Suisse. « Par le passé, nous avons attiré l’attention à plusieurs reprises sur le fait que les organes chargés de la lutte contre le dopage devaient être indépendants des milieux sportifs et politiques, et qu’ils devaient être formés de manière plus efficace. »

Si les déclarations du docteur Rodchenkov devaient s’avérer exactes, cela signifierait que l’on aurait atteint un nouveau point historiquement bas dans la lutte internationale contre le dopage. Compte tenu des preuves accumulées jusqu’ici et pour des intérêts supérieurs, Antidoping Suisse s’attend à ce que tous les athlètes russes soient exclus immédiatement de toutes les compétitions internationales, et ce jusqu’à la clarification pleine et entière de la situation.